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13 décembre 1949
Contrairement à ce que dit la légende, tout n’a pas commencé rue des Capucins, mais au 1, rue de la Libération ( Landerneau). C’est l’adresse que donne Édouard Leclerc en s’inscrivant au registre du commerce. L’objet de son commerce est « chocolats, biscuits et confiserie en gros ». C’est là qu’il commence, avec une petite camionnette louée. Un an après, il se marie avec Hélène Diquélou et le jeune couple emménage dans une petite maison située au 13 rue des Capucins. C’est là qu’É. Leclerc introduit la vente directe à prix de gros (le discount). Il commence en vendant seulement quelques articles d’épicerie, dans le salon exigu de sa maison qui tient lieu de boutique.
Cela fait plusieurs mois qu’É. Leclerc cherche un candidat de valeur pour ouvrir le premier magasin de la région parisienne. C’est à Jean-Pierre Le Roch qu’il confie cette mission. L’inauguration du « centre Leclerc Paris n° 1 », situé à Issy-les-Moulineaux, est longuement préparée et médiatisée. Le Jour J, une longue file de clients et curieux s’étire sur le trottoir : c’est un succès. L’événement ne sera cependant pas suivi d’une multiplication des centres Leclerc alimentaires à Paris, comme annoncée par É. Leclerc. Seuls les centres Textile connaîtront un certain essor dans la capitale pendant quelques années. Le 18 novembre 1959 marque également l’arrivée de Jean-Pierre Le Roch au sein de l’enseigne. Ce dernier, surtout connu comme l'un des acteurs principaux de la scission de 1969, sera aussi celui qui donnera une ossature au Mouvement en créant l’Acdlec, le Galec et les premières centrales régionales.
E. Leclerc et J.-P. Le Roch dans le centre distributeur d'Issy-les-Moulineaux, le 18 novembre 1959
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À la fin des années 1950, É. Leclerc et ses adhérents sont de plus en plus victimes de refus de vente, retards de livraison et autres traitement de défaveur de la part de leurs fournisseurs. Une concurrence déloyale se met en place entre distributeurs. É. Leclerc décide alors de s’adresser directement au 1er ministre, Michel Debré. Le 1er ministre, son gouvernement, tout comme le président de la République, le général de Gaulle, depuis le 8 janvier 1959, considèrent la modernisation des circuits de distribution comme une priorité. La circulaire Fontanet qui paraît le 31 mars 1960 pose les règles d’une concurrence loyale et juste entre distributeurs et marque le début d’une politique de la concurrence en France. C’est grâce à elle que le Mouvement n’a pas été tué dans l’œuf mais a pu poursuivre son expansion.
Mille neuf cent soixante-neuf est une année doublement cruciale pour le Mouvement. D’une part, c’est l’année pendant laquelle il se scinde en deux (c’est la scission). D’autre part, c’est l’année de l’ouverture du premier hypermarché E. Leclerc. C’est É. Leclerc lui-même qui ouvre la voie à la conversion de l’enseigne en groupement d’hypermarchés. Le Mouvement a été initialement un groupement d’épiceries, puis de supérettes, puis de supermarchés avant de devenir un groupe d’hypermarchés, eux-mêmes régulièrement agrandis. C’est bien par agrandissements successifs que le Mouvement est devenu le groupe d’hypermarchés qu’il est aujourd’hui.
Le premier hypermarché E. Leclerc à Brest (1969)
C’est en 1976 qu’É. Leclerc engage l’enseigne dans le combat pour faire baisser le prix des carburants. De tous les combats que l’enseigne a menés pour faire accéder le plus grand nombre à un nombre croissant de produits, celui-ci est sans doute l’un des plus emblématiques de l’enseigne. Il témoigne en effet de sa ténacité (près de 10 ans d’actions !), de sa capacité à combiner grandes campagnes de communication et armes juridiques. Le combat s’achève par une victoire du Mouvement qui prend la forme d’un arrêté de la Cour de justice des Communautés européennes (janvier 1985) qui libéralise le cadre législatif de la profession.
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L’enseigne E. Leclerc a aussi été une importante chaîne de magasins de vêtements. Au début des années 1980, le Mouvement était même l’un des premiers groupes français de distribution de textile. Le premier centre distributeur Textile, qui avait ouvert ses portes en 1959, à Brest, avait rapidement essaimé : fin 1960, sur la petite centaine de centres distributeurs en activité, une trentaine vendent du textile, soit un tiers. Ils seront au maximum une soixantaine, nombre atteint à la fin des années 1990. Ils vont ensuite décliner, les derniers centres Textile quittant l‘enseigne ou fermant leurs portes en 2008. Parallèlement, depuis les années 1970, du textile est aussi vendu dans les super- et hypermarchés du Mouvement.
Saint-Servan (1968)
Issy-les-Moulineaux (1966)
Michel-Édouard Leclerc est élu co-président de l’ACDLec. Arrivé dans le Mouvement en 1979 à l’occasion de la création de la Siplec, M.-É. Leclerc s’est peu à peu forgé une légitimité d’animateur, d’initiateur de nouveaux développements et d’interlocuteur des pouvoirs publics. La gouvernance s’est modifiée progressivement et en 1985, M.-É. Leclerc accède à la co-présidence (fonction créée à cette occasion) de l’Acdlec. Ces continuité et stabilité dans la direction de l’enseigne, rares voire inexistantes dans les entreprises intégrées, a sans aucun doute contribué à la réussite de l’enseigne.
Gouesnou (1984)
C’est le mois de la première campagne contre les monopoles. La communication a longtemps été incarnée par É. Leclerc lui-même, puis par son fils M.-É., l’un et/puis l’autre incarnant l’enseigne à travers leur discours et leurs prises de position. Mille neuf cent quatre-vingt-six est l’année de la première grande campagne institutionnelle de l’enseigne, élaborée en collaboration avec Philippe Michel de l’agence CLM/BBDO. L’objectif poursuivi était alors d’expliquer au grand public les combats de l’enseigne dans différents secteurs, de l’acquérir à sa cause afin de faire pression sur les pouvoirs publics. Une arme redoutable à l’heure de la communication tous azimut.
La Scalandes est inaugurée à Mont-de-Marsan. C’est la dernière des centrales régionales – appelées aussi « Sca » (pour « Société Centrale d’Approvisionnement ») à voir le jour. Cette création parachève une organisation logistique et commerciale décentralisée, débutée au milieu des années 1960. En effet, six centrales sont créées avant 1975, autant entre 1975 et 1981, et quatre autres après 1985. Ces créations témoignent de la multiplication des magasins tout autant que de la couverture progressive du territoire. Les seize centrales régionales – qui revêtent toutes la forme coopérative – couvrent l’ensemble de la France métropolitaine. La région n’est pas seulement l’échelon autour duquel s’organise l’activité, elle est aussi le cadre identitaire de référence des adhérents : chaque centrale a sa personnalité propre.
Inauguration des entrepôts entièrement automatisés de la Scapalsace (13 novembre 2014)
Sept ans après l’ouverture du premier Drive en France (Auchan, 2000), l’enseigne se lance dans la bataille en inaugurant en septembre 2007 le Drive de Roques-sur-Garonne. Elle va cependant vite faire de ce nouveau canal de vente une priorité. Fin 2012, le Mouvement en compte 270 et, en décembre 2014, 553. Ce faisant, elle se place, en nombre de points de collecte Drive, derrière Intermarché (605) et Système U (612), mais récolte la palme de la rentabilité en détenant, à elle seule, 44 % du marché. Cette réussite fulgurante témoigne d’une certaine capacité de l’enseigne à innover en s’appuyant sur les nouvelles possibilités offertes par le numérique et Internet.
Inauguration du 500ème Drive (Toulouse, 24 juin 2014) - Crédits photos : Lionel Ruhier